La dame aux camélias

 

Inspirée sous le nom de Marguerite Gautier. Où la réalité devient mythe... Et puis il y a ce personnage de Dumas fils et cet amour sans borne qu'il portait à la petite normande. " Je ne suis pas sûre que Dumas l'ait vraiment aimée, dit lsabelle Huppert. Même s'il a écrit sur elle un très beau livre. 11 a seulement pensé l'aimer ! De son côté, elle n'a pas renoncé à son amour pour lui, elle est morte de maladie, point final. " Un rapport à la maladie qui, dans le film, est essentiel.

Alors. si l'on ne peut parler de "remake", peut-être peut-on parler de démythification... . "J'hésite toujours à employer ce genre de mots. poursuit Huppert, parce que cela fait très pompeux. Si l'on parle de la vraie vie de la dame aux camélias. on pense aussitôt que toutes les autres étaient fausses. En même temps. c'est un petit peu ça ! Mais le film se veut aussi une description de la société de l'époque, finalement pas très éloignée de la nôtre. "

Pour Mauro Bolognini, pas de doute possible : lsabelle Huppert était son interprète idéale. " C' est vraiment pour elle que j'ai fait ce film ! Je voulais quelqu'un qu'on ne puisse pas comparer à Greta Garbo, quelqu un qui soit anti-conventionnel ! " Reste le mari - c'est Bruno Ganz ("L 'ami américain") - , un personnage mystérieux. incompréhensible et probablement selon Bolognini, le seul homme qu'elle ait aimé : " Quand elle écrivait à son mari, il y avait une tendresse et une gentillesse qu'elle n'avait pas avec les autres... " Et puis. bien sûr, il y a le père, que joue Gian-Maria Volonte ("L' affaire Mattei") : " Un père jeune et marginal, très dur et très fort, héroïque presque... "

Artiste complet, Mauro Bolognini, fidèle à sa réputation d'esthète, a ici encore fait la part belle à la reconstitution historique. " Je n'ai pas fait que cela, mais c'est vrai que j'aime particulièrement les films à costumes. Aujourd'hui, je cherche à les éviter, alors je dis chaque fois que c'est le dernier ! " Grand directeur d'acteurs, il tient lui-même - souvent - la caméra. Une façon comme une autre d'approcher davantage encore ses comédiens. " J'ai toujours du mal à accepter des images qui ne soient pas miennes. C'est derrière la caméra qu'on se rapproche de l'acteur, qu'on peut vraiment l'aider si besoin est. Derrière une caméra, je peux me concentrer. Quand je suis sur un visage. j'attends qu'il se passe quelque chose... "

Dominique Maillet Photos Isserman et Fabian

UN FILM A COSTUMES PAS UNE TRANSPOSITION

"Dans Splendeurs et misères des courtisanes d'Honoré de Balzac, affirme Isabelle Huppert. il y a une peinture de la société actuelle de la fin du 19è siècle finalement très proche de la société actuelle. "La dame aux camélias", c'est un peu cela. personnellement, je ne suis pas penchée sur l'histoire originale, je n ' ai quasiment rien lu qui soit d'époque. Je ne trouve pas intéressant de refaire des choses, il fau, faire et voir... 0n laisse l' histoire dans son contexte historique - c'est toujours un film à costume, pas une transposition - mais au niveau émotionel, il faut essayer de voir ce qu'il peut y avoir de contemporain, de moderne. J'avais lu leroman de Dumas il y a fort longtemps, mais jene l'ai pas relu pour l'occasion car je n'ai jamais cherché a reproduire une chose déjà faite.... "

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